Comment se confesser.

On me demande souvent comment il faut se confesser. Et la réponse la plus directe et la plus décisive peut être formulée ainsi : confesse-toi comme si ta dernière heure était venue ; confesse-toi comme si c’était la dernière fois que tu peux apporter sur terre le repentir pour ta vie tout entière avant d’entrer dans l’éternité et de te mettre face au jugement de Dieu, comme si c’était le dernier instant où tu peux encore rejeter de tes épaules le fardeau d’une longue vie d’injustice et de péché, pour entrer, libre, dans le Royaume de Dieu.

Si nous concevions la confession ainsi, si nous y venions en sachant, pas simplement en imaginant, mais en sachant vraiment que nous pouvons mourir à n’importe quelle heure, n’importe quel instant, alors nous ne nous poserions pas tant de questions inutiles ; notre confession serait impitoyablement sincère et véridique ; elle serait directe, nous ne chercherions pas à éviter les paroles pénibles, offensantes et humiliantes pour nous-mêmes ; nous les prononcerions avec un ton de vérité cassant. Nous ne chercherions pas à savoir ce qu’il faut dire et ce qu’il ne faut pas dire, nous dirions tout ce qu’en notre conscience nous pensons être un mensonge ou un péché ; tout ce qui nous rend indigne, moi le premier, de mon titre d’être humain. Il n’y aurait pas dans notre cœur de sentiment tel que : il faut se protéger de tels ou tels mots brutaux ou impitoyables ; nous ne nous poserions pas la question de savoir s’il faut dire telle ou telle chose parce que nous saurions ce que l’on peut apporter avec soi pour entrer dans l’éternité et ce que l’on ne peut emporter. Voilà comment il faut se confesser ; et c’est très simple, c’est effroyablement simple ; mais nous ne le faisons pas parce que nous avons peur de cette impitoyable et simple rectitude devant Dieu et devant les hommes.

Nous allons maintenant nous préparer à la naissance du Christ, bientôt commence l’Avent ; cette période nous rappelle que le Christ arrive, qu’il sera bientôt parmi nous. Jadis, il y a près de deux mille ans, il est venu sur terre. Il a vécu parmi nous. Il était l’un d’entre nous. Il était le Sauveur. Il est venu nous chercher, nous donner l’espoir, nous assurer de l’amour divin, nous convaincre que tout était possible, si seulement nous nous mettions à croire en lui et en nous-mêmes.

Mais actuellement le moment est venu où il va se mettre debout – face à nous, soit au moment de notre mort, soit à l’heure du jugement dernier. Et alors il sera devant nous, le Christ en Croix, avec les mains et les pieds percés de clous, le front ceint d’épines, nous le regarderons et nous verrons qu’il est crucifié parce que nous avons péché ; il est mort parce que nous avons mérité d’être condamnés à mort, parce que nous méritions ce jugement éternel de Dieu. Il est venu à nous, il est devenu l’un de nous, il a vécu parmi nous et il est mort à cause de nous.

Que dire alors ? Le jugement – ce ne sera pas le fait qu’il nous juge ; le jugement ce sera que nous verrons celui que nous avons tué par nos péchés et qui se tient devant nous avec tout son amour… C’est ça. Et c’est pour éviter cette horreur-là que nous devons venir à chaque confession, comme si c’était notre dernière heure, le dernier instant d’espoir, avant de voir cela.

Mét. Antoine de Souroge

Source : http://www.pagesorthodoxes.net/saints/antoine-bloom

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