Les pères spirituels

(…) On ne peut, de nos jours, se livrer totalement, totalement, pleinement, à la direction [spirituelle] de quiconque. Et les conseils les plus importants, il convient de les éprouver par la Parole de Dieu, et, dans la mesure du possible, de les vérifier auprès de quelqu’un qui ait surmonté la période des passions et qui soit plus ou moins spirituel. Mais jamais tu ne trouveras un ami expérimenté à qui tu peux faire confiance et qui te permet « d’agir en tout selon ses conseils ». Remercie Dieu si tu trouves quelqu’un de plus ou mois fiable comme compagnons de route.

Saint Atnoine le Grand prenait chez chacun ce qu’il avait de meilleur. Toi aussi, efforce-toi de prendre chez tes proches le meilleur qu’ils offrent, apprends comment ils ont gagné et gardé ce meilleur.

Je pense que de nos jours, vu l’absence de pères spirituels, c’est le Seigneur en personne qui guide ceux qui désirents sincèrement suivre Son chemin. Il faut prier le plus possible et agir en toutes choses selon sa conscience, ou conformément aux commandements, et se désoler amèrement, se repentir au moindre écart – car toute mauvaise action, si minime soit-elle, qui n’a pas fait l’objet d’une repentance, conduit fatalement à une action plus grave. Toute liberté prise dans les rapports humains, si elle n’est pas stoppée ni rachetée par le repentir, peut conduire à une déchéance définitive. Il en est ainsi pour tout. Envisage les petits péchés comme le début des grands ; si on ne les combats pas, les grands leur succèderont et dès lors il faudra se donner beaucoup de peine pour se débarrasser d’eux et pour se purifier.

Lettres spirituelles – L’âge d’homme – (p.92-93)- Higoumène Nikon Vorobiev